1920 : trois petits frères, Eugenio, 7 ans, Emilio, 4 ans et Giovanni de moins d’1 an, deviennent orphelins de père et de mère en quelques mois seulement… véritable tragédie. Le papa décède d’une infirmité contractée à la guerre, la maman décède à cause d’une maladie. Les enfants sont alors séparés et confiés à des oncles et tantes.

Quelques années plus tard, une tante qui vivait en France, prend Eugenio avec elle, peu de temps après, Emilio le rejoint puis, seulement quelques années plus tard, c’est au tour de Giovanni de partir pour la France. C’était le seul pays qui pouvait donner un espoir et un futur à ces malheureux enfants.Jean Claude nait en 1942 de l’union entre Eugenio et Elvira Mollicone, sa femme, à Villejuif, ville de la proche périphérie sud de Paris où résidaient de nombreuses personnes originaires de Casalvieri et de la Valdicomino.  C’était la guerre et, en réalité, le climat n’était pas vraiment favorable pour les émigrants italiens, contraints à subir une double discrimination, celle de devoir émigrer et celle d’être italiens, indéniablement culpabilisés de la déclaration de guerre décidée par le gouvernement de leur patrie d’origine. Jean Claude n’a aucun souvenir de sa petite enfance, sinon celui assez vague d’avoir accompagné son père pour rendre visite à une tante qui venait d’avoir un enfant. Le papa de Jean-Claude travaillait dans une usine de tuyauterie pour radiateurs puis, en 1954, il quitte ce travail pour battre les feuilles pour la fabrication des ballons. Les petits entrepreneurs de cette zone qui produisaient des ballons étaient déjà assez nombreux ; Tous originaires de Casalvieri, il y avait les Mollicone, les Rocca, les Barbieri, les Vennettilli et donc aussi les Orofiamma. “Chauf”, le frère de Pierino Rocca, fut celui qui donna les premiers rudiments et les méthodes à Eugenio pour la fabrication des ballons. En 1954, une entreprise française, la “PASCON”, fournira le premier rouleau de feuilles de latex. Mais Jean Claude ne travaillera pas avec son père, à dix-sept ans il ira vendre de la vaisselle sur les marchés des environs avec un associé plus âgé. Il est plein de vie et veut son indépendance ainsi que le droit de suivre sa passion pour le vélo.  Il rejoindra la petite entreprise de son père seulement après son service militaire effectué en Algérie en pleine lutte pour l’indépendance du colonialisme français.

À cette période, la façon de produire les ballons a changé, désormais ils sont fabriqués par immersion dans le latex. Durant les années soixante et soixante-dix, Jean Claude incarne un rôle de plus en plus important dans la gestion de l’entreprise. La petite manufacture se trouve toujours à Villejuif mais, en 1972, Jean Claude, de caractère dynamique et entreprenant, décide, probablement suivant l’exemple de ce qu’il se passait à Casalvieri avec Genesio Rocca, de passer de la dimension artisanale à celle industrielle. Il procède donc lui aussi à l’installation d’une machine qui assure le cycle complet de la fabrication des ballons. Les 25 mètres de l’engin imposent des espaces plus grands et l’usine doit donc déménager. La machine donne des résultats, la production augmente et les affaires aussi.

Entre temps, en 1967, Jean Claude s’était marié avec une jolie petite blonde. Il l’avait rencontrée dans une salle de cinéma qu’il fréquentait. Les premiers échanges en parfait français ne leur avaient pas permis de se rendre compte qu’ils étaient tous deux italiens. En effet, elle s’appelait Anna Marie Bardugoni, elle était originaire d’un village des Apennins de la région de Plaisance, elle vivait en France depuis une dizaine d’années. Elle est à ses côtés depuis 55 ans…

Les conjonctures du travail sont toujours complexes, la machine fonctionne bien, mais un nouveau modèle plus ingénieux est réalisé en Angleterre. S’endettant sérieusement avec les banques, Jean Claude procède à l’installation de ce nouveau modèle plus automatisé. Malheureusement, plusieurs problèmes techniques surgissent et empêchent le bon fonctionnement de la machine. Si on ne produit pas, on ne vend pas et les problèmes de cet engin risquaient de mettre l’entreprise en grandes difficultés.                         

Ce fut le moment le plus difficile pour l'activité professionnelle de Jean Claude et Anna Maria. Jean Claude décide alors de remettre en fonction l'ancienne installation et de recommencer à produire avec celle-ci : c’est trop important de ne pas rester en marge pour ne pas compromettre la place sur le marché. Il apporte donc quelques modifications techniques et, poussant la production 24 heures sur 24, il réussit à produire 500 000 ballons par jour. IL a réussi !! Non seulement, l’entreprise Orofiamma est toujours sur le marché, mais elle se développe en commercialisant des produits d’autres sociétés, en se rapprochant du marché des vernis et des colorants, et en tissant des liens commerciaux de plus en plus forts avec les entreprises de notre territoire.

Mais les lois du marché ne permettent pas de ralentir, la production nécessite une mise à jour continue du cycle, et les investissements doivent être continus et adéquats, Jean Claude parvient à tenir le pas mais le rythme est épuisant. A la fin des années 80, un grave accident du travail survenu à Anna Maria est l'occasion pour le couple de cesser leur implication directe dans le secteur du ballon en vendant l'entreprise.  

La disponibilité du capital due à la vente de l'entreprise, les encouragements de sa femme et son instinct des affaires, poussent Jean Claude à investir dans l’acquisition de la société “PASCON”. La même entreprise qui dans les années cinquante avait fourni à son père les premiers films en caoutchouc pour produire des ballons! La "PASCON" produit des films en PVC, en polyuréthane, en polyoléfine (EVA, polyéthylène, polypropylène, etc.) et des tissus techniques enduits en (PVC, PVC/PU, PU, ​​PO), produits avec une gamme infinie d'applications : du secteur médical, à l’industrie nucléaire, à l’industrie événementielle, au secteur sécurité, de l’industrie papetière au secteur aérospatial, automobile, puériculture, travaux publics. 

 https://www.pascon-sa.com/en/welcome-to-pascon-sa/.           

Le siège social de la "PASCON" est situé à l’Hay Les Roses, toujours dans la banlieue sud de Paris.

Jean Claude dirige l'entreprise avec la collaboration de sa fille Valérie, sa petite fille bien-aimée Léa et avec la présence toujours vigilante d'Anna Maria. Il partage son temps entre sa maison parisienne et une maison à Bandol, sur la Côte d'Azur, où Valérie dirige également une entreprise qui produit et commercialise des gadgets publicitaires, tandis que sa petite fille Léa, après un séjour dans la charmante Aix-en-Provence, vit à Paris et travaille à la "PASCON", occupant le rôle de responsable des ventes dans l’attente d’en prendre la Direction.

Il y a quelques années, poussé également par son épouse Anna Maria, Jean Claude est retourné à Casalvieri, connu uniquement parce que c'était le village natal du papa Eugène. L'atmosphère du village et ses rythmes de vie ont poussé le couple à acheter une ancienne maison qu'ils ont rénovée de manière impeccable et fidèle à ses origines, l'utilisant pour des périodes de repos malheureusement récemment interrompues par le Covid.

Pour Jean Claude l'heure de la retraite définitive approche, quand cela arrivera nous espérons l'avoir comme concitoyen pour de plus longues périodes, pour célébrer les noces d'émeraude et avancer vers les noces de diamant. Bonne chance Anna Maria et Jean Claude. 

Ayant dépassé l’âge de la mort du Christ de 10 ans je me considère privilégié. Entre une boutade et une angoisse souvent la vérité se situe au milieu.

Le pissenlit, humble mais précieux, est une représentation intrigante de Jennifer Visocchi. La légèreté se superpose à la grâce de la danse classique. Le jeu de souffler sur le pissenlit, comme nous le transmet la légende, est le meilleur auspice pour la réalisation des rêves. Enfin, la dispersion des graines représente les différentes trajectoires que la migration humaine réalise et dont Jennifer, à travers son grand-père Amedeo Visocchi, est héritière.

Une leçon des DSQUARED2

traduci

Faisant un bilan de la cérémonie Dsquared2, pour le Prix LeColuche et la Citoyenneté d’honneur, notre analyse a une valeur qui va bien au-delà de la manifestation en elle-même. La satisfaction pour le succès remporté est évidente, pour la manière dont elle s’est déroulée et surtout pour la sympathie sincère des protagonistes.

Dean et Dan, tout particulièrement, se sont posés de façon surprenante pour leur spontanéité et leur simplicité. Ils se sont montrés heureux et satisfaits. Nous avons bon espoir de pouvoir les voir à nouveau.

Maintenant nous pensons aux effets collatéraux, aux perspectives qui s’ouvrent. L’input que renfermait la manifestation en elle-même était celui de mettre en marche, dans nos villes, en Valcomino et en Ciociaria, un cycle vertueux d’attention envers nos compatriotes à l’étranger avec l’espoir fondé d’une réciprocité.

Nous avons eu besoin d’eux lorsque, en partant, ils ont laissé plus d’espace à ceux qui restaient ; nous avons eu besoin d’eux avec les fonds qu’ils ont investis dans leur terre d’origine. Dans une situation morale et économique objectivement stagnante de la Valcomino, nous avons encore besoin de leur énergie, de leur expérience et de leur enthousiasme.

La Valcomino, parmi ses compatriotes (et leurs enfants) qui résident à l’étranger, compte un très large éventail de talents, de personnages célèbres dans le domaine de la culture, de l’art, du sport, de différentes professions et secteurs d’entreprises. Et même sans vouloir parler de "succès éclatant", la plus grande partie d’entre eux a atteint des situations excellentes et plus que dignes. Nous avons une mine de ressources humaines qui peut donner de forts inputs à notre Vallée. Mais nous devons susciter leur intérêt, ne pas rester fermés dans le romantisme ou dans le doux bercement de la "terre d'origine", leur créer des parcours pour des perspectives socio-économiques, faciliter leur séjour, et surtout libérer le champ des surabondantes entraves bureaucratiques.

Il existe des exemples dans notre vallée de ce que signifie leur "récupération". Mais reste cet obstacle des entraves bureaucratiques. Tout n’est pas dans les mains des institutions locales, mais nous sommes convaincus qu'avec l'intelligence, avec l'imagination et le courage on peut en limiter les effets négatifs.

Voilà, selon nous, la leçon que nous pouvons apprendre des Dsquared2. Si nos antennes, en premier lieu celles de nos administrateurs, sans oublier les fournisseurs de services, les opérateurs des différentes professions et nous tous, citoyens en général, seront sensibles et ouvertes, quelque chose de bon en découlera.